Filière porcine « Quels élevages de porcs demain dans l’ouest de la France ? »
La production porcine est à un tournant décisif et fait face à des évolutions structurelles difficiles pour des raisons économiques, réglementaires et sociétales. La filière souffre de difficultés techniques avec un parc de bâtiments qui vieillit et des problèmes d’image. L’Ifip a replacé les contraintes actuelles et futures de la filière porcine au centre des préoccupations dans un « cahier des charges des élevages porcins d’avenir ». L’objectif de ces travaux est d’identifier des modèles d’avenir avec des contraintes listées. Explications.
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L'avenir de la filière porcine passe par l'adaptation aux nouvelles contraintes économiques, réglementaires et sociétales. (© DR) |
L’établissement du cahier des charges a permis de dégager trois caractéritiques des élevages de demain, qui ne sont pas restrictifs, mais plutôt de grandes orientations :
- Des élevages plus grands, avec une taille minimum d’ateliers permettant à deux personnes de travailler en dégageant un revenu, c’est-à-dire avec un minimum économique et social.
- Des élevages de type naisseurs-engraisseurs pour leur solidité technique, sanitaire et économique, que ce soit sur un ou plusieurs site(s), avec ou sans maternité collective.
- Des bâtiments et équipements sophistiqués pour améliorer la productivité des animaux, mais aussi du travail, et être en accord avec la réglementation sur l’environnement et le bien être animal.
A partir de ces trois principes, trois logiques de développement de la production porcine ont été avancées.
Le profil des exploitations porcines de l’ouest (source : CA Bretagne)
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1) Des élevages de 200 à 300 truies naisseur-engraisseur, liés au sol pour l’autonomie alimentaire et les surfaces d’épandage. C’est une exploitation de type familial, un « modèle d’élevage solide sur le plan social et économique ».
2) Des élevages de 500 à 1000 truies naisseur-engraisseur, pour une structure très spécialisée sur un ou plusieurs site(s), et une main d’œuvre salariée. Ce type d’exploitation permet de faire des économies d’échelle en optimisant la main d’œuvre, les achats et les sorties. Pour résoudre le problème lié aux lisiers, la solution appliquée en Bretagne est celle de station de traitement des lisiers. Il faut cependant surmonter le problème de l’investissement et des capitaux nécessaires à une telle structure.
3) Les maternités collectives : elles correspondent actuellement à une stratégie de spécialisation en engraissement et de regroupement du naissage. Ce seront de grandes structures associatives avec des sites de naissage de 700 à 1000 truies, ce qui présente un intérêt actuellement avec la réglementation des truies en groupe pour 2013 nécessitant des investissements importants. Ces projets sont souvent liés à la structure des exploitations existantes avec plus de succès en Pays de Loire qu’en Bretagne. Mais les contraintes sociétales sont fortes avec ce type d’orientations car des ateliers de cette taille font peur.
Surmonter les contraintes environnementales et accompagner les éleveurs
D’autres modèles se développent bien sûr entre ces trois archétypes et au-delà, ceci pour répondre à des demandes des consommateurs : label, bio… Mais ces élevages devront se faire une place dans un marché de niches.
Dans un contexte environnemental de plus en plus difficile, avec une présence importante de zones réglementées (Zes, Zac, Bvc..), particulièrement en Bretagne. « Un dialogue avec la société est nécessaire » selon Yannick Ramonet. L’élevage de demain s’inscrira progressivement dans le sillage des exploitations d’aujourd’hui avec de nouvelles contraintes. Il s’agit de réfléchir aujourd’hui à « un mode d’élevage adapté aux éleveurs » et aux contraintes actuelles et à venir en accompagnant les éleveurs dans la transition vers les élevages de demain.
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